C’est du côté de la ville de Buxy, en Saône-et-Loire, que Robert Rigot voit le jour le 14 septembre 1929.
Ce joli village de plus de 2 000 habitants est aussi celui qui a vu naître le résistant et Compagnon de la Libération Paul Grenier ou encore le sculpteur Ivan Avoscan disparu en 2002 qui laissera d’ailleurs au village de Buxy le souvenir de la création de la place du Carcabot.
Robert Rigot voit le jour au sein d’une heureuse famille dont beaucoup de membres ont fait carrière dans le taillage de pierres. Sans surprise, le jeune Robert s’engagera sur le même chemin en exprimant, très tôt, un talent manifeste pour la sculpture sur pierre.
En effet, très jeune, il s’entraîne à la taille de pierres, bien guidé par d’autres membres de sa famille. Son talent, et les nombreux autres dons qu’il expose avec joie autour de lui, le mèneront dans les rangs de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
Une véritable consécration pour un jeune homme qui n’était alors pas vraiment destiné à rejoindre une telle école et son prestige historique rayonnant à travers tout l’Hexagone.
Tout au long de sa vie, il portera le nom de la famille Rigot très haut en franchissant les étapes à une vitesse incroyable pour l’époque.
Dès 1954, Robert Rigot trouve ses premières lettres de noblesse et l’intérêt pour son travail ne se fait pas attendre. Le petit provincial monté à la Capitale va commencer à marquer les esprits !
Il est le lauréat du premier grand prix de Rome pour la réalisation d’une figure mythologique qui épate alors les membres du jury en charge d’évaluer les œuvres proposées.
Pour réaliser cette figure, Robert Rigot aura recours à la technique de la ronde-bosse en plâtre, une technique pourtant répandue à l’époque mais maîtrisée de main de maître par notre homme. C’est une première consécration pour le jeune artiste, une première consécration qui, de toute évidence, en appellera rapidement d’autres.
Dans la foulée, il a l’honneur de devenir pensionnaire de la célèbre villa Médicis, entre 1955 et 1959, au sein de l’Académie de France à Rome.
Encore aujourd’hui, c’est le rêve de tout artiste, des écrivains aux sculpteurs en passant par les peintres et auteurs de théâtre. Au cours de cette période, sous le beau soleil de l’Italie, il s’intéressera tout particulièrement à différentes matières premières mises à la disposition des sculpteurs présents dans la villa Médicis.
C’est là l’un des intérêts manifestes de la villa Médicis : des moyens solides mis à la disposition des artistes pour les aider à développer leurs projets dans les meilleures conditions.
Une expérience riche en découvertes, où il aura l’occasion de fraterniser avec d’autres artistes évoluant dans des courants plus ou moins éloignés du sien.
Fort de ces différentes expériences, Robert Rigot continue de se faire un nom. Petit à petit, il abandonne les matières premières sur lesquelles il a gagné en expérience pour aller vers des matières perçues comme plus nobles, plus complexes à travailler. Ce n’est pas nécessairement l’attrait commercial qui pousse Robert Rigot à s’engager dans une telle voie, c’est véritablement l’envie d’apprendre et dompter d’autres techniques et matières pour aller toujours plus loin dans la construction de son œuvre.
Il développera alors, entre autres, sa propre technique de travail pour sculpter le bronze. Pour ce faire, Robert Rigot se tourne vers l’utilisation du chalumeau pour façonner et souder ses éléments réalisés à partir de bronze.
À chaque fois, les pièces obtenues bénéficient d’un rendu véritablement unique et qui fait la joie des experts et amateurs d’art qui gravitent autour de l’artiste, des personnes toujours plus nombreuses.
C’est notamment sa réalisation de pièces inspirées du monde animal qui voudra à Robert Rigot la reconnaissance du milieu. Et pour enfoncer le clou, il collabore avec différents architectes dans le but de réaliser des œuvres encore plus importantes.
On pense notamment à l’Hommage à Eiffel, une œuvre incroyable située dans le port de la ville de Dijon. Nous y reviendrons dans quelques lignes.
Année après année, Robert Rigot multiplie les projets et les initiatives. Non content de percer dans son domaine de prédilection, il s’engage vers d’autres matériaux, d’autres techniques et d’autres ambitions pour continuer à toucher un public toujours un peu plus large. On lui devra, entre autres, des bronzes réalisés en fonderie et proposés au public dans de petites séries, des lithographies qu’il a lui-même tirées en 12 exemplaires grand maximum, ou encor des pâtes de verre qui sont alors éditées par la cristallerie Daum, célèbre s’il en est.
De 1960 à 1975, il aura l’opportunité d’exposer au sein de la Galerie Bernier à Paris. Quelques années plus tard, en 1972, il sera l’heureux récipiendaire du Grand prix de sculpture de la Fondation Gulbenkian à Lisbonne au Portugal.
Quelques années plus tard, autre évènement notable de sa carrière, il reçoit la médaille d’or au Salon des artistes français en 1986. Pour continuer d’aller dans ce sens, il noue un solide partenariat entre 1966 et 1996 avec la célèbre cristallerie Baccarat. C’est en tant que conseiller artistique que l’artiste travaille avec la cristallerie. Dans le cadre de ce partenariat, il sera amené à réaliser de nombreuses pièces, à chaque fois en ayant recours au cristal Baccarat, l’un des plus renommés du monde d’hier et d’aujourd’hui.
Les sculptures de Robert Rigot en collaboration avec Baccarat sont disponibles ici.
Là encore, la reconnaissance est au rendez-vous pour saluer le travail de Robert Rigot. En 1990, il obtient le grand prix du Conseil de l’Europe pour l’une de ses œuvres réalisées en cristal dans le cadre du partenariat avec Baccarat. Et ce n’est pas le seul prix qui visera à le consacrer aux yeux du monde artistique.
Enfin, et c’est encore le cas à l’heure actuel malgré son âge avancé, Robert Rigot a été nommé membre correspondant de l’Institut de France, un poste honorifique où rares sont les élus à être choisis.
Autre récompense notable de ces dernières années, la remise du Prix de la marine nationale en 1989. C’est une certitude : Robert Rigot est désormais incontournable et son partenariat avec la cristallerie Baccarat est venu définitivement sceller sa renommée.