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    Art de la table, qui a inventé les couverts ?

    Les couverts sont LES accessoires incontournables de repas, mais sachez que cela n’a pas toujours été le cas. Pendant longtemps, on mangeait avec les doigts en Europe, il n’y avait pas encore d’assiettes. Alors, quand sont apparus les premiers couverts ? Comment ont-ils gagné nos tables ?

    Après notre guide « comment dresser une table ? », nous vous proposons un éclairage sur l’origine des couverts, une occasion d’en savoir plus sur l’histoire de ces incontournables.

    Connus sous le nom d’ « ustensiles » au Canada et de « services » en Suisse, les couverts de table sont nos meilleurs alliés pour manger lors d’un repas.

    À la base, un couvert est composé d’un ensemble de quatre pièces : un couteau, une cuillère à soupe, une fourchette et une cuillère à café.

    Si on ajoute les assiettes, les verres et autres ustensiles de table, il forme ce qu’on appelle le service de table : arts de la table.

    Dans cet article, découvrez plus l’histoire de ces compagnons de repas, mais aussi comment dresser une table à la française puis à l’anglaise.

    D’où vient le mot « couvert » ?

    Le mot « couvert » vient du verbe « couvrir » désignant l’action de couvrir d’un linge les plats de nourriture et de boissons des personnalités importantes.

    Au Moyen-Âge, les premiers couverts furent le couteau et la louche, ils étaient répartis selon les classes sociales.

    Les nobles étaient dotés de couteaux en or et les aristocrates de couverts en argent alors que les pauvres avaient des cuillères en bois.

    Mais le terme « couvert » est véritablement employé à la Renaissance lorsque les règles de bonne conduite et des nouvelles manières à table ont été créées.

    D’une part, ce mot proviendrait de l’étui utilisé par les nobles, sous le règne de Louis XIV, pour couvrir les ustensiles (fourchette, cuillère et couteau).

    D’autre part, les rois ordonnaient de couvrir tous les plats d’un couvercle avant de les servir. Cette précaution a été prise pour rassurer l’hôte contre les risques d’empoisonnement des plats, d’où l’expression « mettre le couvert ».

    Par la suite, Louis XIV a encouragé cette pratique pour que les tables paraissent plus jolies et plus riches.

    Le terme couvert était également employé pour désigner les plats recouverts de cloche en métal et de faïence en vue de conserver la chaleur des mets.

    C’est aussi à cette époque que les familles royales et les nobles ont fait graver les dos des couverts avec leurs armoiries, leurs initiales ou blason représentant l’histoire de la famille et comme signe de richesse.

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    Couteau, fourchette, cuillère … Depuis quand mange-t-on avec ces différents types de couverts ?

    La création du couteau

    Le couteau est le premier ustensile découvert il y a plus de 25 000 ans. À ses débuts, il était réalisé avec de la pierre, du silex et de l’obsidienne.

    Puis, c’est à l’époque de bronze qu’est apparu le premier couteau en métal avec un long manche, utilisé principalement comme arme ou pour découper une carcasse.

    Pendant longtemps, le couteau avait un bout pointu, très efficace pour piquer tout type d’aliment comme une fourchette et pour les amener à la bouche.

    Plus tard, cet ustensile s’est muni de manches précieux puisque la légende raconte que ces derniers avaient le pouvoir de protéger contre les tentatives d’empoisonnement.

    Voilà pourquoi, chaque personne dispose de son propre couteau, fixé à la ceinture en guise de protection.

    Dès l’Antiquité, chaque modèle de couteau possédait son nom suivant sa fonction :

    • Le couteau de cuisine s’appelait culter coquinarius
    • Le couteau pour découper un gladiateur était nommé culter sica
    • Le couteau de table portait le nom de cultellus

    Après l’invention de la fourchette, le couteau ne servait plus que pour couper les aliments. Il en existe aujourd’hui de différentes sortes (le couteau à trancher, le parepain, le taillebos, etc.).

    Progressivement, ils ont trouvé leur place dans les maisons pour que les invités n’aient plus besoin d’apporter leurs propres couteaux.

    Il s’agit principalement de couteaux petits et inoffensifs, bien que l’apparition de l’acier inoxydable aux Etats-Unis au XXe siècle ait permis la commercialisation de modèles avec des lames plus fines et tranchantes.

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    L’invention de la cuillère

    La cuillère est l’ustensile de cuisine le plus vieux, apparu à la Préhistoire sous la forme de coquillage. Elle se distingue par sa forme arrondie « le cuilleron », en référence au creux de la paume.

    Jusqu’à l’Antiquité, on utilisait cet ustensile, notamment sa pointe, pour attraper les escargots au fond de leurs coquilles. Le terme « cuillère » serait d’ailleurs issu du latin cochlea signifiant « escargot ».

    En tout cas, la date exacte de son invention n’est pas connue. Mais des fouilles archéologiques ont démontré que les cuillères à manche existaient déjà en Egypte antique dès 1000 avant JC.

    Pendant le Paléolithique, les cuillères étaient réalisées en bois et en os puis en céramique au Néolithique et de nouveau en bois pendant la Grèce antique, uniquement pour la consommation d’œufs.

    Les matières utilisées varient donc selon les époques, mais aussi selon les classes sociales. Le bois pour la classe populaire, l’étain pour la bourgeoisie, l’or pour les rois et l’argent pour les nobles. C’est de là que provient l’expression « être né avec une cuillère en argent dans la bouche ».

    En Angleterre, la première apparition de la cuillère remonte à 1259, considérée comme un élément de l’itinéraire de la garde-robe du roi Edouard Ier. Bien plus qu’un ustensile de cuisine, elle est synonyme de richesse et de pouvoir. C’est pourquoi, elle est présente lors des cérémonies royales.

    Au XVIIe siècle, la cuillère est même devenue un objet personnel et précieux, doté de manches gravés d’armoiries. Un siècle plus tard, diverses tailles de cuillères ont vu le jour : pour le thé, les entremets, la soupe, le café, etc.

    L’invention de la fourchette

    La fourchette est le dernier couvert à être apparu, dont l’origine remonte à la Renaissance italienne. Elle a été pensée à Byzance (ancienne cité grecque) lors des échanges commerciaux entre les familles vénitiennes et byzantines.

    Au XIe siècle, elle s’est répandue sur la péninsule italienne où son usage était principalement réservé à la consommation de pâtes. Son nom vient d’ailleurs de l’italien « forcheta » signifiant petite fourche.

    C’est une princesse byzantine, Theodora Anna Doukaina (venue épouser le doge de Venise, Domenico Selvo) qui a introduit ce type de fourchette en Italie vers l’an 1000. La légende raconte qu’elle aurait apporté des fourchettes en or dans le cadre de sa dot.

    En Egypte, les petites fourches étaient utilisées pour saisir les aliments sur le feu ou pour prendre les mets sur le plat unique des invités.

    Au XVe siècle, la fourchette s’est exportée en Europe grâce à Catherine de Médicis, épouse de Henri II, qui l’a introduit à la cour de France. Cependant, il semblerait qu’elle aurait été aperçue bien avant, à la cour de François Ier ou de Charles Quint.

    Au XVIe siècle, les fourchettes comportaient uniquement deux dents, utilisées pour la consommation de poires cuites ou pour piquer le rôti.

    Il a fallu attendre le fils de Catherine de Médecis, Henri III, pour lancer la mode. En effet, il fut le premier à l’adopter pour son usage quotidien, car la fourchette lui permettait de garder les doigts propres ainsi que la fraise qu’il portait autour du cou.

    Le roi l’a rendu encore plus populaire en emportant sa fourchette dans son restaurant préféré « l’Hostellerie de la Tour d’Argent » à Paris.

    En revanche, son utilisation n’a pas fait l’unanimité auprès des rois, notamment auprès de Louis XIV qui a préféré manger avec les doigts lors des banquets et interdisait même à ses enfants de l’utiliser par peur qu’ils ne se blessent avec.

    Pendant longtemps, la fourchette était même perçue comme l’expression d’une dégénérescence et qualifiée par le Clergé d’instrument du diable incitant à la gourmandise (un des sept plus grands péchés).

    Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que la fourchette est devenue universelle et passe de deux à quatre dents, destinée au service puis à la consommation de repas. Petit à petit, elle se démocratise à Versailles et rapidement dans tous les foyers français.

    Comment bien placer les couverts sur une table ?

    Dressage à la française

    En France, le dressage de la table est tout un art. La règle veut que pas plus de 3 couverts ne soient posés de chaque côté de l’assiette. Voici comment bien les disposer :

    • Les fourchettes sont placées à gauche de l’assiette en veillant à diriger les dents vers le bas
    • Les couteaux sont disposés à droite, sauf le couteau à dessert, avec les lames tournées vers l’assiette
    • Les cuillères sont positionnées à droite de l’assiette après les couteaux, le côté bombé dirigé vers le haut
    • Pas de petite cuillère à dessert, mais de fourchette à dessert
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    Dressage à l’anglaise

    Il n’y a pas de très grande différence entre les deux arts de la table. Dans la tradition anglaise, les couverts sont aussi disposés de part et d’autre de l’assiette comme chez les Français. Les principales différences sont :

    • Les fourchettes sont positionnées à gauche de l’assiette, avec les dents vers le haut
    • Le côté bombé des cuillères dirigé vers le bas et placé contre la nappe

    La position des verres sur la table et le choix des assiettes méritent aussi tout autant de soin.

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