Chaque geste du verrier est alors expliqué, détaillé, sous nos yeux, à l’image du soufflé tourné, qui permet d’éviter l’apparition disgracieuse des coutures du cristal, réalisées par le moule.
D’un côté, le premier verrier souffle dans sa canne, tournant sans cesse pour faire jouer la force centrifuge, de l’autre, le second renferme la masse en fusion dans le moule en fer, donnant la forme finale à l’oeuvre.
C’est une vraie chorégraphie.
Chaque verrier est à son poste, rythmé par une véritable danse du cristal. Le verrier, muni de sa canne, boule rougeoyante à son extrémité, se déplace d’un poste à l’autre, dans une dextérité folle.
Le moindre faux pas ne pardonne pas.
Chaque verrier a son propre rôle, apportant sa pierre à l’édifice, pour ensuite passer la pièce au verrier suivant. Cela peut faire penser à une chaine de montage, sauf qu’ici, rien n’est mécanisé.
L’exemple du verre en cristal.
À saint-Louis, le verre n’est pas moulé, il est soufflé bouche et taillé main.
La taille, une spécialité de la maison, qui emploie plus de 50 tailleurs, graveurs et décorateurs, alors qu’ils ne sont pas plus d’une dizaine chez le concurrent direct : la cristallerie Baccarat.
L’artisan cueille la matière dans le four, souffle dans la canne, bloquant l’air d’un mouvement rapide avec le pouce.
La paraison du verre prend ainsi vie.
C’est au tour de la jambe de faire son apparition. Un verrier se rend au four à bassin, cueille la matière pour l’ajouter à la paraison.
D’un oeil expert, le verrier travaille la forme afin d’obtenir le résultat parfait.
Le verre refroidira tout doucement dans l’arche de recuisson pour ensuite passer à l’atelier à froid.