Difficile de ne pas reconnaître que le parcours de Sylvie Mangaud Lasseigne est pour le moins atypique.
Si l’on se penche sur les parcours d’autres artistes du genre, on se rend très vite compte que celui de Sylvie Mangaud Lasseigne n’est pas comme les autres.
C’est une véritable artiste, au sens premier du terme, une femme d’exception qui a toujours su trouver le bon chemin pour parvenir à mener à bien ses intentions créatives et ses volontés de se démarquer. En témoignent ses œuvres élancées et graciles, autour de thématiques fortes comme vous allez le voir. Tour d’horizon de ce parcours hors du commun.
Sylvie Mangaud Lasseigne débute son parcours avec des études de photographie et de morphologie. Un choix très vite assumé par la jeune femme qui n’hésite pas longtemps avant de trouver sa véritable voie.
Cette voie est guidée par une passion dévorante pour le corps à découvrir sous toutes ses coutures, passion que l’on retrouvera très vite comme l’ADN des œuvres de l’artiste, quelle que soit la matière utilisée.
Ce sont ces études spécifiques qui permettent à Sylvie Mangaud Lasseigne d’observer le corps à travers son objectif et de saisir l’instantanéité de sa beauté.
Ses études en morphologie lui permettent, en plus, de saisir l’aspect mécanique et biologique du fonctionnement du corps, un rapport tout à fait original dans le monde de la photographie.
C’est justement en tant que photographe qu’elle commencera sa carrière professionnelle. Dans le même temps, Sylvie Mangaud Lasseigne dessine et peint pour son plaisir et sur son temps libre, de quoi développer d’autres compétences artistiques en parallèle à ce qu’elle a appris sur les bancs de l’école.
Petit à petit, elle se forge un large portefeuille de compétences qui, très vite, portera ses fruits… Pour encore approfondir sa formation en dessin et ne pas rester simple amatrice, elle suit des cours au sein du Carrousel du Louvre.
Ces cours mériteraient un article entier rien que pour eux. En effet, depuis 1953, les Ateliers du Carrousel accueillent tous les ans près de 1 800 élèves, de tous les âges, dans des cours divers et variés : dessin, sculpture, bande dessinée, mais aussi maquette, mode et bien évidemment peinture…
40 enseignants se partagent la réalisation de ces cours, des enseignants au parcours divers : on y trouve des plasticiens, des céramistes, des designers ou encore des historiens.
Et c’est justement au contact de la maxime des Ateliers du Carrousel (« Éveiller les facultés créatrices de chacun au contact des matières, des objets et des œuvres »), que Sylvie Mangaud Lasseigne va se forger encore et encore.
Éternelle insatisfaite, Sylvie Mangaud Lasseigne se tourne très vite, en plus de tout le reste, vers le sculpture, sur les conseils d’une amie qui voit alors en elle toute l’âme de la créatrice.
Dessin, photographie, sculpture, le tout sous l’angle passionné du corps et de son fonctionnement jusque dans les moindres détails…
De toute évidence, la formation de Sylvie Mangaud Lasseigne pose les bases d’un parcours riche et surprenant comme nous allons le voir dans les lignes qui suivent.
C’est à partir de la fin des années 90 que Sylvie Mangaud Lasseigne professionnalise définitivement sa démarche et se consacre entièrement à la réalisation de ses œuvres artistiques.
La reconnaissance des spécialistes du milieu afflue et c’est le début de la consécration qui attend l’artiste dans les années à venir. Elle expose de plus en plus d’œuvres qui attirent des regards toujours plus nombreux. N’ayant de cesse de perfectionner sa démarche, elle va alors se tourner vers différentes matières et différents matériaux.
On retiendra, parmi toutes les techniques utilisées, son recours à la cire utilisée sur une armature métallique en vue de la couler en bronze.
Cette technique très spécialisée, peu usitée de nos jours, confère aux œuvres de Sylvie Mangaud Lasseigne une légèreté incroyable et une finesse à couper le souffle. Et c’est là tout l’ADN des œuvres de l’artiste !
Des œuvres qui oscillent sans cesse entre la force et la fragilité, la dureté et la grâce. Comme nous en reparlerons dans la suite de cet article, la majeure partie de ses œuvres sont réalisées autour des thèmes du nu féminin et des animaux – on y trouve alors des cerfs, des chevaux, des renards, des éléphants ou encore des girafes.
Des thèmes qui deviennent sous les mains de l’artiste un sujet à l’élévation et l’élancement, avec une expressivité surprenante.