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    L’Art nouveau en 10 minutes

    Style artistique reconnu de la Belle Époque, l'art nouveau s'affiche partout dès la fin du XIXe siècle, notamment en France et en Belgique. Découvrez l'histoire de ce mouvement aux yeux des architectes, artistes et designers. 

    Souvent confondu avec l’Art déco, le mouvement artistique Art Nouveau a pour principale mission de faire de la nature un élément central du beau et de l’art. Les deux mouvements ont surgi, suite à deux événements marquant l’histoire mondiale. 

    Si l’Art déco faisait surface à la suite de la première guerre mondiale, l’Art Nouveau puise toute inspiration à la Révolution industrielle. 

    Ce concept né au XIXe siècle et gagnant de l’ampleur pendant les premières décennies du XXe siècle se base sur les multiformes, l’amour des femmes et de la nature.

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    Petite coupelle signée Émile Gallé - Art Nouveau

    Qu’est-ce qu’on entend par Art Nouveau ?

    L’Art nouveau, c’est un courant artistique qui intervient au début des années 1900. On le surnomme également, style 1900.

    L’engouement du style Napoléon III, un simple résumé des anciennes époques, caractérisait la fin du XIXe siècle. Elles ignoraient l’esprit de modernisme et de la nouveauté.  

    Le mouvement apporte une touche de changement dans l’univers de l’Art. Il se doit également d’être en phase avec tout changement positif dans la vie courante : l’industrie, la découverte du téléphone, le recours à l’électricité, l’aviation, etc.

    Le progrès technique ouvre vers la paix et l’optimisme pendant plusieurs décennies.

    Des améliorations positives sont également constatées au niveau de la condition sociale. Elles permettent un renouveau d’expression et donnent naissance à de nouveaux artistes.

    C’est ainsi que l’Art Nouveau ou le Modern Style voit le jour.

    Divers noms s’utilisent pour désigner ce mouvement artistique aux mille visages. Il est aussi baptisé Style Floréal ou Style Liberty en Italie.

    L’Art nouveau devient Arts and Crafts, Jugendstil et Sezessionstiol respectivement en Angleterre, en Allemagne et en Autriche.

    Certes, l’Art nouveau prend différentes formes, mais ces divers noms mettent l’accent sur le style avant-garde et l’omission de toute touche classique ou conventionnel.    

    L’expression « Art nouveau » fait sa première apparition dans la revue belge L’Art moderne, en 1894, à l’initiative d’Edmond Picard pour mieux décrire l’œuvre de l’artiste Henry Van de Velde.

    Puis, le style 1900 est évoqué.  

    L’Art nouveau se distingue de ses pairs par des lignes plus souples acceptant le modernisme, la nouveauté et la couleur. Les artistes de l’époque cherchaient à repousser les limites en termes de création.

    Ces concepts se constatent dans tous les domaines artistiques, notamment le meuble de la belle époque, les objets d’art, les bijoux ainsi que l’architecture.

    En savoir plus sur le style Art Nouveau.

    La naissance de la période : qui a inventé l’art nouveau ?

    Dans les années 1860, un art moderne régnait à l’Angleterre : Arts & Crafts. Il devient une source d’inspiration pour les artistes de l’Art nouveau.

    Le mouvement se traduit par un fort désir de retourner à l’artisanat et de valoriser les talents des artisans intervenant dans la création des objets d’art.

    William Morris voulait que la simplicité et la nature soient les maîtres-mots et deviennent des caractéristiques communes dans tous les domaines relatifs à l’art, notamment la poterie, l’ébénisterie et l’émaillage. Le but étant de faire émerger le design.   

    Spécialement en France, l’émergence de l’Art nouveau date des années 1890. Ce courant artistique est surnommé style de nouille, grâce à ses lignes droites et ses arabesques.  

    Samuel Bing est le premier marchand ayant promu l’Art nouveau dans son magasin en France, en 1895.

    L’exposition universelle de 1900 à Paris consacre ce mouvement artistique.

    Émile Gallé, René Lalique, Louis Majorelle et Eugène Grasset, sont alors sous les projecteurs.

    La ville de Nancy fait partie des principaux terrains de l’Art Nouveau. L’école de Nancy, sous la direction d’Émile Gallé, a été consacrée à ce mouvement.  

    À lire aussi : L’Art nouveau et l’École de Nancy.

    Les frères Daum, premiers à habiller le verre de lumière

    Les œuvres mettent en avant des motifs et des couleurs extravagants dont les principales sources d’inspiration sont l’univers marin, le japonisme et surtout la flore. L’artiste privilégie les formes classiques et harmonieuses.

    Il décide même de créer une alliance afin de combattre les productions verrières à bas prix en provenance d’Allemagne.

    La maison Daum s’est alliée à l’École de Nancy pour explorer de nouvelles frontières artistiques. 

    Louis Majorelle, un ébéniste talentueux, a joué un rôle clé dans cette collaboration.

    Majorelle s’est distingué par la qualité exceptionnelle de ses meubles et par son imagination sans limite, se lançant également dans le travail du métal pour ajouter une touche décorative à ses créations.

    Les frères Daum, impressionnés par le talent de Majorelle, ont décidé de collaborer avec lui pour leur collection de lampes.

    L’idée était que les ateliers Majorelle produisent les pieds des lampes en fer forgé ou en bronze, tandis que Daum se concentrait sur la verrerie.

    Cette union a marqué une étape importante dans l’histoire de l’Art Nouveau, illustrant parfaitement l’innovation et le savoir-faire de l’époque.

    À lire aussi : les lampes Daum habillent le verre de lumière.

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    École de Nancy

    Comment reconnaître le style art nouveau ? Des lignes sinueuses à travers les œuvres

    L’Art Nouveau se traduit par des courbes et des formes organiques, caractéristiques communes des œuvres de nombreux artistes de l’époque.

    Ce mouvement touche principalement le monde de l’art et l’architecture pour en finir avec l’art académique. Il connaît un essor considérable et capte l’attention du grand public sous l’influence de la révolution industrielle et technique.

    Il considère la pierre, le métal et le verre comme matières premières principales.

    En 1898, Louis Majorelle crée un fauteuil inspiré du naturalisme et sous l’influence d’Émile Gallé, président de l’École de Nancy.

    Il se veut moins fantaisiste lors de la création de ce meuble, sans négliger l’exubérance végétale. L’ébéniste a aussi eu l’occasion de collaborer avec la maison Daum pour la conception de luminaires.

    La banquette de fumoir datant de 1897 d’Hector Guimard est un meuble orné de nombreux éléments végétaux. L’architecte va au-delà des principes basiques de l’esthétique et mise sur l’asymétrie.

    Victor Horta, architecte de Bruxelles, joue avec l’Art nouveau complet, notamment les mosaïques et les vitraux, pour décorer La Maison Horta. L’édifice bénéficie d’importantes sources de lumière naturelle, contrairement aux bâtiments bourgeois.   

    Alfons Mucha travaille dans le domaine de l’affiche après ses études artistiques à Paris. L’artiste a créé une pièce de Sarah Bernhardt, en 1895, une initiative couronnée de succès.

    Il transforme les femmes en créatures divines et idéales à l’aide de décorations végétales.   

    Émile Gallé, maître verrier de l’école de Nancy, rompt avec l’expression ultra classique lors de la création de La Main aux algues et aux coquillages, en 1904.

    Cette sculpture inspirée du symbolisme et du monde marin fait partie des célèbres réalisations de l’artiste. Elle est ornée de cristal et de verre transparent.     

    Antoni Gaudi est aussi un célèbre précurseur de l’Art nouveau. L’architecte catalan met l’accent sur les thématiques naturelles, en particulier les os, les grottes et les branches, dans ses créations.  

    Parmi les principaux artistes de ce mouvement artistique, l’on peut encore citer Théophile Alexandre Steinlen avec son affiche Tournée du chat noir, le peintre autrichien Gustav Klimt, l’italien Pietro Fenoglio, sans oublier le joaillier et maître verrier René Lalique ou encore Georges de Feure.

    La nature, une source d’inspiration privilégiée en architecture Art nouveau

    Les formes arabesques sont des caractéristiques communes aux œuvres de l’Art nouveau. Les artistes représentent la nature.

    La fleur d’iris et le nénuphar sont souvent présents aussi bien en peinture et en sculpture qu’en architecture. Tel est aussi le cas pour les tiges et un tronc d’arbre d’acajou ou de chêne.

    La nature est omniprésente même sur un portrait de femme et les objets ornementaux. L’élégance est au rendez-vous en décoration. Des lignes douces et sinueuses sont mises en exergue à travers les peintures, les statues et l’architecture.     

    Dans l’objectif de privilégier l’harmonie, les acteurs de l’Art Nouveau s’intéressent à de nouveaux matériaux, comme le fer, la terre cuite, le verre et l’émail.

    René Lalique, créateur du bijou Art nouveau, s’inspire des trois F, la flore, la faune et la féminité.

    Les créateurs mettent en avant la femme à travers leurs créations. Elle apparaît alors sous toutes les formes de sculptures : en céramique, en ivoire ou bien en verre.

    Les artistes se mettent dans la peau des observateurs de la nature. Ils développent certaines parties de la flore pour les présenter en grande taille.

    Chaque partie d’un arbre ou d’une fleur est mise en valeur dans les créations artistiques.  

    Les insectes et les reptiles sont aussi les bienvenus dans les créations. Les créateurs n’omettent aucun détail en présentant les serpents ou bien les libellules. Pour cela, ils jouent avec la précision.

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    René Lalique, bijou libellules

    Pourquoi le mouvement art nouveau a-t-il disparu ?

    Jugés éphémères, des objets d’art du mouvement disparaissent au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

    De nombreux bâtiments à Bruxelles sont sujets à la spéculation immobilière. Heureusement que le style Art Nouveau refait surface et commence à capter de nouveau l’attention du grand public, actuellement.

    La Grande Guerre annonce la fin des créations libres du style artistique. L’Art nouveau cède la place à l’Art déco qui prête plus d’importance au classicisme à partir des années 1920.

     

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